cigarette-and-coffee-milk

Mardi 22 novembre 2011 à 16:39

http://cigarette-and-coffee-milk.cowblog.fr/images/24f02468761643a91f180fd5ef3b9af8.jpg

Ta présence est si intense qu’elle en est presque douloureuse. Je sens ta flamme à travers l’épaisse cloison entre nous. J’attends quelques instants que tu franchisses la porte qui nous sépare, mais ce n’était qu’un rêve.
Toi le nomade, l’oiseau qui fait fondre les barreaux de sa prison, je t’ai attiré dans la cage, je te retiens près de moi pour quelques heures. Mais si près du but, alors que je t’avais enfin attiré à ma portée, je n’ai pas su sauter le pas, je n’ai pas su plonger dans l’abime. Et déjà tu prends ton envol.
Je rêvais d’une histoire d’amour au long cours, d’un long fil qui se déploie sur des jours et des semaines et peut-être des mois, une toile que l’on tisse, avant que l’histoire ne se noue, le pacte scellé par nos deux lèvres juxtaposées. Mais déjà tu t’en vas, la porte se referme sur ta silhouette, et ton absence soudain, je me sens me dissoudre.
La vérité, c’est que tu m’obsèdes, que je te désire, mais toi… De toute façon, tu n’es pas homme à te laisser enfermer, à te prendre dans un filet.
Attendre, attendre encore, avec le feu de ta présence lointaine, inaccessible, et le venin de ton absence. Tu me manques.
Je voulais prendre mon temps, pour une fois, être patiente, peut-être même distante, pour t’obliger à venir à moi. Mais le souvenir de ta main dans mes cheveux…
Je vais attendre ton retour, puisque je n’ai pas les armes pour te retenir, parce que je n’ai pas les ailes pour te rejoindre. Et ton image me consumera chacun des instants qui me séparent de toi.

Jeudi 3 novembre 2011 à 22:17

http://www.lemediateaseur.fr/wp-content/uploads/2009/11/Photo-promotionnel-DollHouse.jpg

(texte inspiré de la série Dollhouse)

Caroline. Echo. Qui que tu sois. Je ne peux pas m’empêcher de penser à toi.
Où es-tu en ce moment ? je donnerai cher pour le savoir, en ce moment je poursuis ceux qui t’ont emmené mais je poursuis un fantôme. Je suis malade de ton image.
Qui es-tu en ce moment ? En quoi t’ont-ils changée ? sûrement en fantasme de millionnaire, c’est encore ce qui est le plus rentable.

Caroline. Echo. Quelque soit le nom qu’ils te donnent. Ils disent que tu étais volontaire, mais personne ne peut être volontaire pour mourir à moitié seulement. On se demande parfois si la machine est humaine, on lui prête des sentiments. Et si nos désirs, nos désirs, nos émotions, ont programmés par quelque chose, quelqu’un. C’est peut-être ce qu’on appelle le destin.

Caroline. Echo. Chère inconnue. Je me demande pourquoi ils ne m’ont pas tué, ou du moins fait disparaitre, ils savent que je suis sur leurs talons. Des trafiquants d’êtres humains peuvent-ils avoir une éthique ? à moins qu’ils ne me tiennent déjà dans leurs filets.
Caroline, Echo, un esprit et un corps. Que savais-tu qu’ils nt voulu faire taire ? Qu’vais-tu qu’ils ont voulu t’enlever ? Je crois te voir, parfois, mais ce n’est jamais toi. C’est une torture. Je voudrais te sauver, t’arracher à ta prison numérique, je voudrais être ton héros. Et pourtant je n’arrive pas à te trouver, malgré mes efforts. Ils disent que tu vas bien, mais comment faire confiance à des gens qui peuvent effacer tes souvenirs ?

Jeudi 3 novembre 2011 à 22:11

http://cigarette-and-coffee-milk.cowblog.fr/images/DSC00169pola03.jpg

Si Paris était une personne, ce serait une courtisane. Elle fait la belle avec ses bijoux, ses monuments et ses musées, elle imite une poupée, ne vivant que pour faire la fête ou faire les boutiques, elle se cache en dévoilant ses cuisses. Mais Paris est une femme comme les autres, une femme où on vit, une putain de bas étage, avec ses immeubles toujours remplis et ses supermarchés, un concentré de toutes les villes, comme un passe-partout.
Paris comporte un échantillon de tout ce qu’on peut espérer en matière de commerce et de frivolité, des chaines impudiques avec décors plastifiés aux boutiques intimes, étranges, qui ont le cachet suranné d’un autre temps, lovées dans les ruelles.
Paris aux deux visages, Paris comme un monolithe, ville magique, onirique, promesse, légende, ville honnie, ville globale, ville égoïste d’individus juxtaposés, ville sale, peuplée de putains irrespectueuses. Ville de passage.
Paris intime, Paris du quotidien, qui se cache loin des artères touristiques qui battent du pas des égarés. Paris cache ses enfants en son sein, ceux qui trépignent devant la caisse des cinémas et des restaurants, un Paris des petites rues et des quartiers pauvres, un Paris des lavomatiques, un Paris qui hésite entre absorber la banlieue ou s’y fondre, un Paris de tous les jours, un Paris du métro aux heures de pointe, un Paris du lundi matin, un Paris des étudiants et des travailleurs, un Paris qui bat à cent à l’heure, un Paris qui n’est pas sacré, lointain, intouchable.
Paris, courtisane de ciment, la robe grise d’avoir trop marché, abritant sous ses vieilles toilettes des dessous de satin et de soie, de dentelle et de ruban, maquillée par sa réputation, Paris aimable quand on l’accepte toute nue, dans ses déchets et son silence hostile, ville jungle, ville qu’on ne rencontre que lorsqu’on est prêt à se perdre, des heures durant, la traverser de part en part pour la mettre à nue, pour la recevoir.

Samedi 22 octobre 2011 à 15:24

http://cigarette-and-coffee-milk.cowblog.fr/images/28090588floulondresnb.jpg

Après des mois à ressasser le fiel de mon échec à raviver la braise de mon amour pour toi, j’ai fini par tout jeter par-dessus bord. Avec l’imposition du sentiment amoureux comme ciment du couple ; le nouveau dogme, c’est que lorsqu’il s’enfuit, on achève le blessé et on prend la fuite. J’ai cru que j’étais différente, j’ai cru que j’avais une éthique. Mais ton aveuglement et tes mots d’amour m’ont donné le goût de la cruauté, je me suis lassée de la saveur acide de la situation de martyre.
Le problème, c’est que je ne savais pas quoi faire du corps. Après des mois à culpabiliser, à te sourire comme si j’étais contente de te voir, j’ai eu envie de t’achever, propre et net, quelque chose de lâche sans doute, mais je suis trop heureuse pour supporter tes jérémiades. Je m’en vais.
Je pourrais être honnête et te dire que t’es un mec génial, que ta prochaine copine aura de la chance, ne change rien sauf de partenaire, il n’y en a pas du tout des comme toi, et le traditionnel « c’est pas toi, c’est moi ». Et je le penserai vraiment. C’est juste que je m’ennuie, que j’en ai marre de toi, que j’ai fait le tour de notre histoire. Mais tu mérites mieux que les clichés, mieux que la vérité. Alors je vais te dire que j’ai rencontré quelqu’un, que j t’ai trompé, qu’ils étaient mieux foutus que toi, que ton meilleur pote est un super coup, que tu ne me mérites pas, que tu aurais dû te rendre compte qu’une fille comme moi ne sort pas avec les mecs comme toi.
Je m’en suis trop fait pour toi pour être encore sensible à ta douleur. Et je me sens tellement bien, tellement soulagée, j’ai envie de battre des mains comme une enfant en écrivant cette lettre, je sais que je ne te reverrai plus, je change de numéro, je change d’adresse, je change d’amis, je change peut-être de nom et de parents. « Je selle ma monture, je repars à l’aventure. Je m’en vais. », comme dirait Cali.
Je m’en vais. Enfin.

Lundi 5 septembre 2011 à 22:30

 
http://cigarette-and-coffee-milk.cowblog.fr/images/928422206.jpg
Regarde, c’est encore moi, lovée dans un coin. Encore moi, amoureuse une fois encore, rejetée, transparente, encore une fois. Le cœur encore en sang.
Encore une fois, j’avais espéré que tu serais différent, que tu serais celui avec le cheval blanc. J’avais espéré que cette fois j’allais voler. Avant de disparaitre.
C’est moi, lovée dans un coin, essayant encore de me relever. Heure après heure. J’aurais voulu être un phœnix, j’aurais voulu être comme Victoria : un brasier, un incendie.
Lovée dans un coin, je ne produis que des étincelles. Je croyais que tu allais m’aimer. Lovée dans un coin, je suis une putain sentimentale, j’offre mon cœur au plus offrant, au premier venu, je mets ma viande aux enchères.
Lovée dans un coin, je n’ose pas contempler l’épique désastre, cette vie que j’ai ravagée. Je tombe en cendres. Je ne te l’avais pas dit, mais je m’ennuie. Je voudrais que tu enflammes ma vie, ce qu’il en reste, j’aurais voulu que tu me pousses dans le vide.
C’est encore moi, qui capte la lumière des projecteurs, mon petit numéro habituel, une dernière danse avant de tirer ma révérence, ça m’épuise tellement cette braise dans ma poitrine.
Regarde, c’est encore moi. Lovée dans mon coin, c’est encore moi, tombant amoureuse une fois encore, c’est moi qui t’oublie déjà.

<< Reine blanche | 1 | 2 | 3 | Reine rouge >>

Créer un podcast