cigarette-and-coffee-milk

Vendredi 13 juillet 2012 à 13:54

A mon réveil, j’étais pleine de sentiments étrangers, d’une réalité que j’avais imaginée. Encore empêtrée dans le rêve, de ceux dont les pans s’accrochent au réveil, je ne pouvais plus le regarder de la même façon. Peut-être que je suis trop romanesque, peut-être que je suis trop vulnérable quand je dors et que mes boucliers sont abaissés. Parfois les rêves, ces tissus d’émotions pures, se nichent dans l’esprit et dévorent la réalité.
Toujours est-il que je n’étais plus la même. Une chasse stérile, une chasse trophée, une chasse vaine puisque je n’attrape jamais rien. Je chassais. Désormais, je n’existais plus que par le regard de ma proie.
C’était peut-être la fatigue qui me faisait désirer ce surcroît d’existence que procure la chasse. Il n’y a plus d’automatisme puisque chaque geste est compté, chaque mouvement en sa présence est chargé de signifiance. Il s’agit de capter son regard en allant à la photocopieuse, de se pencher sur son bureau un peu plus que nécessaire en demandant une précision, quêter les « merci » qu’il souffle sans y poser quand je pose un dossier sur son bureau. Bien sûr, la proie est insensible à ce manège, elle a mieux à faire. Et même s’il l’était, quel embarras !
Pourquoi je me laisse affecter comme ça par une chimère, un fantasme ?
Il faut juste attendre que le rêve se détache.

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