cigarette-and-coffee-milk

Vendredi 2 décembre 2011 à 13:44

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Je ne suis pas habituée à ça. Draguer, je veux dire. C’est quelque chose que je n’ai jamais appris. Flirter, jouer avec la nourriture, ça je sais faire. Le coup de foudre, je sais faire. Mais devant quelqu’un à qui je ne plais pas, je suis désarmée, vulnérable, je ne sais pas comment replacer les plaques d’acier qui blindent ma poitrine. D’habitude, je règle le problème par la fuite ou je garde mes distances. Parce que je suis trop frileuse. Parce que je ne sais pas conquérir.
Je me suis renseignée pourtant, j’ai regardé et lu des milliers de fiction où les personnages venaient toujours à bout de l’être aimé. J’ai fait mon éducation sentimentale. Mais il y a toujours une part de magie là-dedans, d’imprévisible, même quand le piège a été bien huilé, que les circonstances ont été façonnées pour que les deux élus puissent enfin succomber l’un à l’autre… il y a quelque chose d’indicible dans ce basculement, quelque chose du hasard, de la curiosité, d’illogique… aucun couple n’était destiné à se former, il n’y a que des accidents de parcours. Et je ne sais toujours pas séduire.
Je sais me défendre, j’ai enfilé des couches de côtes de mailles et de plaques d’acier entre moi et le monde, mais je ne sais pas me battre.
Et avec toi, je ne peux pas me faire enlever par un nouvel amour, par une nouvelle aventure. Je regarde ton visage, ton sourire, tes longs doigts fins et tes longues pattes de poulain maladroit… Je ne peux plus fuir. Je suis conquise. Mais ça ne t’intéresse pas.
Me faire éconduire, ça non plus je ne savais pas faire. Je n’ai jamais appris à séduire. Je n’ai jamais appris à aimer. Me faire rejeter, c’est comme se faire tatouer un L au fer rouge sur la poitrine, un L comme laide, de corps et d’esprit, comme si plus jamais on ne me trouverait attirante ou aimable comme si tout à coup j’étais boutée hors du champ de bataille de l’affection, évacuée suite à mes blessures, condamnée à épier les combats en catimini, en soulevant les pans de la tente de l’infirmerie.
Je voudrais tant que tu me désires car c’est ce qui me fait vivre, je ne me nourris, je n’existe que lorsqu’on me regarde avec tendresse, avec envie, avec appétit. Tu m’as mise à nue sans le savoir, j’ai cru que je pouvais ôter mon armure.
Mais ne t’inquiète pas, je vais bien. J’ai un plan. Si je ne t’avais pas pressé, si je ne t’avais pas acculé, tu n’aurais pas eu à me donner une réponse. Je voudrais que tu m’accordes un sursis, apprenons à nous connaitre, j’attendrai un an s’il le faut. J’apprendrai la patience, j’apprendrai à séduire, j’apprendrai à panser mes blessures, à être seule, à exister par moi-même. Et peut-être que lorsque j’aurai appris à marcher seule, tu pourras m’aimer.

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